Rénovation de votre maison : le cas du pavillon des 60’ - 70’s
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Certes, le vintage revient à la mode, et le papier peint de votre maison des années 60-70 également… Mais côté confort, votre pavillon a des efforts à faire pour vous satisfaire. Construites en parpaing, la plupart des maisons des années 60 – 70 présentent des défauts similaires, qui peuvent être corrigés grâce à une rénovation bien menée... Vous venez d'acquérir une maison années 70 ou vous aimeriez offrir une seconde jeunesse à votre nid douillet ? Conseils, point de vigilance : on fait le point sur les différents éléments à prendre en compte pour une rénovation de maison placée sous le signe du confort, de l’adaptation à votre mode de vie et de la performance énergétique.
Incontournable avant de commencer la rénovation de votre maison : le diagnostic technique
A partir des années 50, les constructions en parpaing se sont développées à vitesse grand V en France et ont façonné les zones pavillonnaires. Largement répandues, ce type de construction présente des points faibles bien spécifiques, et se caractérise par des désordres récurrents. Petite revue des éléments à diagnostiquer pour évaluer le prix à prévoir pour la rénovation de son pavillon en parpaing et pouvoir se lancer en toute sérénité.
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Le parpaing, matériau roi depuis les années 50
Matériau leader de la maison individuelle en France, le béton représente 65% de ce marché et cela n’a rien de surprenant : le parpaing présente de nombreux avantages, dont celui non négligeable de construire vite et à un prix défiant toute concurrence.
Facile à produire et à mettre en œuvre, le parpaing s’est donc naturellement imposé comme LE matériau chez tous les maçons-constructeurs, à une période où il fallait construire vite pour répondre à une forte demande de logements individuels.
Le bloc béton, autre nom du parpaing, présente un ensemble de caractéristiques qu’il est utile d’avoir en tête :
- Il est sujet aux remontées capillaires (phénomène d’humidité ascensionnelle provenant du sol).
- Les murs en parpaing ne sont pas autoporteurs. Pour soutenir la structure de la construction en bloc béton, on réalise des fondations et un chaînage en béton armé. Il n’est pas rare de voir apparaître de petites fissures structurelles dues à ce mode constructif.
- L’absence de résistance structurelle du parpaing en lui-même facilite la réalisation d’extension. Toutefois, ce type d’aménagement doit être précédé d’un diagnostic structurel.
Parpaing et problèmes d’humidité…
Le bloc de béton a pour caractéristique d’être poreux, et donc vecteur d’humidité : il absorbe l’humidité contenue dans le sol. Pour stopper les remontées d’humidité dans les murs, une réglementation datant de 1961 impose la mise en œuvre de barrières anti-capillarité.
Toutefois, cette réglementation est loin d’être appliquée à la lettre dans toutes les constructions de maison neuve, et lorsque c’est le cas, la barrière anti-capillarité n’est pas toujours correctement réalisée.
Vous constatez la présence de moisissures, d’odeurs ou d’un crépi qui s’effrite ? Vous vous trouvez certainement face à un problème de remontées capillaires, qu’il faudra traiter pour assainir la structure de votre maison et garantir la pérennité de votre rénovation. Faites effectuer un diagnostic par un professionnel du bâtiment spécialisé, qui vous préconisera les solutions adaptées.
Maison construite avant 1974 : attention au plomb et à l’amiante !
Avant de prévoir des travaux de peinture (et donc de ponçage), pensez aux diagnostics plomb et amiante : la présence de ces matériaux est fréquente dans des maisons anciennes. Lorsqu’ils sont mis à nus, s’accompagne de risques sanitaires avérés, et peut causer des maladies très sérieuses (affections respiratoires, saturnisme).
Si le diagnostic amiante est obligatoire en cas de location ou de vente, le diagnostic plomb ne l’est que pour les logements construit avant 1949. Toutefois, le haut conseil de la santé publique préconise d’étendre ce diagnostic pour les logements construits entre 1949 et 1975. En effet, les peintures au plomb continuaient d’être largement utilisées dans les années 70.
Côté canalisations, les risques qu’elles soient en plomb sont faibles si votre logement a été construit après 1955.
Si le diagnostic révèle la présence de plomb ou d’amiante, il faudra faire réaliser des travaux de dépollution par un professionnel qualifié. Il est possible d’obtenir des aides de l’ANAH, sous conditions de ressources, à la fois pour le diagnostic et pour le traitement.
La rénovation énergétique de votre maison des années 60-70 : un tremplin pour réaliser des travaux esthétiques à moindre frais
Entre les années 50 et 70, les maisons étaient peu, voire pas du tout isolées. Factures d’énergies élevées et problèmes d’inconfort aussi bien thermique qu’acoustique font partie de votre quotidien ? Si votre maison a été construite avant 1974 et si elle n’a jamais connu de travaux d’isolation, il est fort probable que vous habitiez dans une passoire énergétique.
Passé 1974, votre maison a bénéficié de la première réglementation thermique mise en place, mais son étiquette énergétique reste malgré tout très perfectible.
Avant ou après 1974, la réalisation de travaux de rénovation énergétique, et en premier lieu, d’isolation, est donc loin d’être superflue.
Isoler la toiture de votre pavillon
On commence par agir sur la toiture : poste principal de déperditions thermiques des maisons, l’absence d’isolation constitue une réelle source d’inconfort, en hiver comme en été. Vous l’aurez compris, l’isolation de la toiture est une étape obligatoire dans la rénovation d’un pavillon des années 70. Plusieurs techniques existent.
L’isolation par l’extérieur
L’isolation par l’extérieur est la solution à privilégier si aucun travaux de rénovation de couverture n’ont été entrepris depuis la construction du logement. Cela permettra de remettre en état la couverture et par la même occasion, de vérifier l’état de la charpente.
L'isolation par l’intérieur
L’isolation de la toiture peut également être réalisée à l’intérieur, sous les rampants si la couverture est en bon état ou, dans le cas de combles perdus, directement sur le plancher des combles. Si l’isolation des combles perdus est la plus avantageuse économiquement, elle doit cependant être évitée quand ceux-ci sont potentiellement aménageables : si vous vous décidiez à les aménager par la suite, il faudrait refaire l’isolation !
Isoler les murs
Concernant les murs de votre pavillon, également source de déperditions thermiques importantes, là aussi deux solutions s’offrent à vous.
L’ITE des murs, idéale pour concilier isolation et ravalement de façade
Si les limites parcellaires de votre logement vous le permettent, optez pour l’isolation par l’extérieur. De cette manière, vous vous préserverez d’un chantier conséquent dans votre habitat. Au-delà de la taille du chantier, l’isolation par l’extérieur peut aussi être l’occasion de relooker votre pavillon, en lui offrant une nouvelle façade : bardage bois, parement pierre ou crépi, à vous de choisir ! N’oubliez pas de vérifier que vous avez le droit de modifier l’apparence de votre façade en vous rendant en mairie et en consultant le règlement de lotissement auquel vous êtes soumis.
L’ITI, l’occasion de remettre à neuf les murs intérieurs
Faites d’une pierre deux coups en réalisant une isolation par l’intérieur : moins coûteuse, elle vous permet d’isoler votre maison tout en revoyant la déco. Profitez-en pour mettre votre circuit électrique aux normes et le faire réajuster à vos usages, en augmentant par exemple le nombre de prises.
Changer les fenêtres
Côté fenêtres, les maisons de années 70’s sont généralement dotées de belles surfaces vitrées. S’il s’agit d’un excellent point pour l’apport en lumière naturelle, vos fenêtres doivent posséder des vitrages et des huisseries suffisamment performants d’un point de vue thermique et acoustique pour ne pas affecter l’isolation de la maison.
Le remplacement des fenêtres doit idéalement être pensé en même temps que les travaux d’isolation des murs. Afin d’atteindre de meilleures performances, il est recommandé d’intégrer la fenêtre dans le cadre de l’isolant, donc si vous isolez par l’extérieur, faites procéder à une dépose totale de vos menuiseries pour les placer au nu extérieur de vos murs.
Adapter le chauffage et la ventilation
Qui dit isolation renforcée dit ventilation et chauffage adaptés. En effet, en isolant votre logement, ce dernier va devenir beaucoup plus étanche à l’air : il est donc indispensable d’installer un système de ventilation performant pour assurer le renouvellement de l’air que vous respirez. En termes de chauffage, la nouvelle isolation de votre maison va également entraîner quelques changements : votre ancien système sera probablement surdimensionné, l’occasion d’installer un nouveau système plus performant et moins énergivore… On fait le tour des différentes options !
Si vous vous chauffer à l’aide d’un chauffage central fioul ou gaz, faites appel à un chauffagiste pour qu’il règle votre système en fonction de vos nouveaux besoins, revus à la baisse grâce à votre isolation renforcée.
L’isolation du réseau de distribution et l’entretien régulier des émetteurs (radiateurs, planchers chauffant) peuvent vous permettre de faire légèrement baisser votre facture de chauffage.
Si vous cherchez à faire des économies plus conséquentes sur votre facture énergétique, une toiture bien orientée ou un espace disponible dans le jardin pour installer quelques panneaux solaires thermiques et mettre en place un Système Solaire Combiné est un excellent investissement.
Vous souhaitez changer d’énergie ? Il existe des solutions alternatives au fioul et au gaz, telles que la chaudière à bois ou granulés, ou encore, si votre terrain est à proximité d’une nappe phréatique exploitable, le chauffage par pompe à chaleur sur nappe, qui ne repose sur aucun combustible fossile.
Quant au chauffage électrique, il faut avant tout optimiser, réguler et programmer ! La régulation connectée est un moyen rapide et économique de chauffer la bonne pièce au bon moment. Du côté des émetteurs électriques également, des progrès ont été fait ces dernières années, tant en terme de design que d’efficacité énergétique…
Vous pouvez également choisir de compléter votre chauffage électrique par un poêle à granulés, afin d’alléger vos factures d’électricité ! Chaque sac de 15kg de granulés consommé vous fait économiser 5€ d’électricité : en brûlant 1 sac par jour pendant tous la période hivernale, vous économiserez jusqu’à 500 € ! Côté prix d’équipement, il faudra compter de 3500 à 5500€ TTC selon les modèles de poêle et la longueur de conduit de fumée à installer.
Adapter mon pavillon des années 70’s à un style de vie contemporain
Dans les années 70’s, que ce soit en architecture ou en urbanisme, on pense FONCTIONNEL : chaque espace a une fonction. Ainsi le pavillon est souvent divisé en plusieurs pièces de petites tailles.
Aujourd’hui, on pense et on vit différemment : cuisine américaine, mezzanine… on mixe les usages et on ouvre les espaces au maximum. Le rez-de-chaussée du pavillon type des années 70, généralement dévolu aux espaces de stockage ou de bricolage, offre également des possibilités d’aménagement intérieur à ne pas négliger !
Ouvrir l’espace et repenser la distribution
La bonne nouvelle, c’est qu’un pavillon construit en parpaing est facilement modulable. Casser une cloison, ouvrir un mur ne devraient pas entrainer de chantier lourd.
Avant de vous lancer dans l’ouverture de vos pièces ou dans la réalisation d’une extension, faites tout de même réaliser une étude structurelle par un professionnel du bâtiment et n’oubliez pas d’effectuer une demande de travaux auprès de votre mairie si ceux-ci ont un impact sur votre façade.
En termes d’ouverture et d’aménagement de l’espace, toutes les possibilités s’offrent à vous : suite parentale avec sa salle de bain et son dressing, living-room ouvert sur le jardin et la cuisine, véranda…
Nombre d’options existent pour ouvrir l’espace intelligemment. Pour ceux d’entre vous qui n’entrevoient pas encore toutes les possibilités ou qui n’arrivent pas à se décider, faites appel à un architecte d’intérieur et discutez-en ensemble. Ce dernier aura certainement plein de bonnes idées à vous proposer !
Investissez tous les m²
Si vous disposez d’un rez-de-chaussée non habité, il se pourrait bien que se trouve sous vos pieds un fort potentiel d’aménagement. A l’heure d’Airbnb et de la location de courte durée, il serait dommage de ne pas aménager entièrement ou en partie votre garage ou tout autre espace inexploité : si caractéristique du pavillon-type des années 70, ce rez-de-chaussée offre l’avantage d’être complètement indépendant, grâce à l’escalier extérieur qui amène à l’étage habité.
Si vous avez des ados qui grandissent ou des parents qui vieillissent, vous avez mis le doigt sur l’endroit idéal pour répondre aux besoins de chacun sans avoir à repenser la partie supérieure de votre maison. Atelier d’artiste donnant sur une verrière d’architecte ou bien salle de projection privée, ces m² sont aussi l’occasion de créer une nouvelle ambiance qui correspond à vos envies.
Là encore, faites-vous aider d’un professionnel du bâtiment qui saura créer l’espace qui vous convient.