Tout savoir sur le chauffage collectif

Il existe plusieurs équipements pour fournir chauffage et eau chaude aux appartements d’un même immeuble.

Votre immeuble dépend d’une chaudière

Les anciens immeubles sont généralement équipés d’une chaudière au gaz naturel ou au fioul. Les plus récentes peuvent être alimentées par une chaudière au bois, à alimentation automatique, ou via une pompe à chaleur aérothermique ou géothermique.

Votre immeuble dépend du chauffage urbain

L’immeuble est alors raccordé au réseau de chaleur d’un quartier. Ce système de chauffage collectif est souvent employé dans les grandes métropoles comme Paris, Lyon ou encore Strasbourg. L’air chaud est alors transporté jusqu’aux habitations par des canalisations souterraines. L’air chaud distribué est centralisé dans une sous-station équipée d’un compteur. Celui-ci va enregistrer la chaleur distribuée par immeuble.

Que vous bénéficiiez du chauffage collectif par chaudière ou par chauffage urbain, votre immeuble est doté d’une chaufferie. Cette pièce est obligatoire lorsque la puissance d’installation dépasse les 70 kW.

La chaufferie va accueillir, dans le cas du chauffage urbain, une sous-station, et dans le second cas d’une ou plusieurs chaudières. Les chaufferies sont soumises à des règles strictes pour assurer la sécurité des immeubles.

Le chauffage collectif peut se résumer à 3 parties essentielles : la chaufferie, le réseau de distribution et les émetteurs de chaleur.

Le réseau de distribution

Il s’agit tout simplement des canalisations qui vont relier la chaudière de l’immeuble aux émetteurs de chaleur installés dans votre appartement. Il existe 3 types de distributions :

• La distribution monotube : les émetteurs sont des convecteurs à eau chaude et sont tous raccordés en série. Cette façon de procéder induit une baisse de température d’un radiateur à l’autre. C’est le plus ancien système de distribution de chauffage collectif.

• La distribution bitube : c’est le système le plus souvent employé. Les tuyaux conduisent l’eau chaude de la chaufferie jusqu’aux radiateurs. Un second circuit transporte l’eau refroidie vers la chaufferie.

• Le CIC, Chauffage Individuel Centralisé : il s’agit du système de distribution le plus moderne et plus économe. Une colonne montante installée dans les parties communes relie l’immeuble à la chaufferie. Chaque appartement a son propre réseau de distribution qui est raccordé à cette colonne. Ce système permet d’individualiser la consommation de chauffage, ainsi que la température désirée grâce à un thermostat programmable.

Les émetteurs de chaleur

Ils sont les éléments visibles de votre chauffage collectif. Ce sont vos radiateurs, ils peuvent être par convection ou par rayonnement. Il existe trois différents émetteurs possibles pour le chauffage collectif :

• Les convecteurs : l’eau va circuler dans plusieurs tubes qui vont réchauffer l’air.

• Les radiateurs à chaleur douce et à inertie : ils peuvent être en acier, en aluminium ou en fonte. Ils chauffent la pièce par rayonnement ou par convection.

• La pompe à chaleur air/air.

Le choix ne se fera pas seul. Si vous souhaitez changer de chauffage collectif, les travaux devront être soumis au vote de la copropriété. Parfois, un dysfonctionnement de chauffage peut amener à revoir l’installation en place.
Il est aussi possible d’avoir un chauffage collectif défaillant, car mal entretenu. Avant de penser à remplacer le système dans sa globalité, un diagnostic d’efficacité peut être demandé auprès de la copropriété.

Si la volonté de changer de chauffage collectif est partagée par l’ensemble de la copropriété, alors vous pouvez en profiter pour choisir un chauffage collectif plus économe et écologique.

Le choix du chauffage collectif se fera alors en fonction de :

• la source d’énergie : gaz naturel, électricité ou bois ;
• la superficie de chaufferie disponible (la copropriété a-t-elle la place nécessaire pour stocker des pellets si vous pensez choisir le bois ?) ;
• la puissance nécessaire pour chauffer tous les appartements ;
• la compatibilité du nouveau système de chauffage avec les émetteurs de chaleurs déjà en place ;
• le prix et la durée des travaux.

Depuis l’annonce du décret sur l’individualisation des frais de chauffage collectif en 2019, certaines copropriétés ont l’obligation d’installer des dispositifs d’individualisation des frais de chauffage. Cette mesure doit permettre de mieux sensibiliser chaque occupant à sa consommation d’énergie.

Certains immeubles ne sont pas concernés par ce décret, c’est notamment le cas si :

• Il est techniquement impossible de mettre en place des compteurs individuels ou des répartiteurs de frais de chauffage ;
• Il est impossible par l’occupant du logement de moduler la quantité de chaud ou de froid transmis par le chauffage collectif ;
• La consommation en chauffage ou en refroidissement est inférieure à 80kWh par m2.

Les appareils installés pour comptabiliser la consommation d’énergie par logement sont des compteurs individuels d’énergie thermique. Ils sont installés à l’entrée de l’appartement.

Lorsque ces compteurs ne peuvent pas être mis en place, car ils ne sont pas rentables ou techniquement impossibles à poser, alors vous pouvez vous orienter vers des répartiteurs de chauffage. Ces derniers sont placés sur les radiateurs.

Côté inconvénients, on note en premier lieu le manque de liberté sur le choix de l’énergie, vous dépendez d’un vote de la copropriété. Un manque de liberté également sur la date de mise en service et de coupe du chauffage.

Lorsque le système est ancien, avoir une réelle maîtrise de sa consommation est presque impossible. On pense souvent à ces anciens logements surchauffés en hiver, sans thermostat ou régulateur pour avoir un confort optimal.

Si vous un thermostat, vous avez la possibilité d’agir sur la température de votre logement. En réduisant de quelques degrés la température, vous pouvez faire baisser drastiquement votre facture de chauffage. D’après l’Ademe, une baisse d’un degré sur votre habitude correspond à 7% d’économie gagnée sur votre facture de chauffage.

Un bon entretien de vos émetteurs est également essentiel pour faire des économies. La purge annuelle et le nettoyage régulier de vos radiateurs leur permettront d’être plus performants. Il en va de même pour les chaudières installées dans votre copropriété. Il peut être intéressant de réaliser un bilan pour s’assurer que l’équilibre est bien respecté et que le système n’est pas défaillant.

Enfin, les gestes simples mais si précieux sont toujours bons à rappeler :

• fermer les volets et les fenêtres la nuit lorsqu’on chauffe pour préserver la chaleur du logement,
• baisser au minimum les radiateurs lorsqu’on est absent.