Isolation phonique, correction acoustique : quelle est la différence ?
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Lorsque l’on fait construire ou rénover son logement, la question de l’isolation phonique et acoustique est importante. En effet, elle permet de vivre confortablement dans sa maison sans pâtir des différents bruits environnants. Elle permet également de profiter de son logement sans crainte d’être une source de gêne pour le voisinage. Toutefois, si beaucoup s’interrogent sur le meilleur moyen de lutter contre les nuisances sonores chez eux, la grande majorité ne font pas de distinction entre isolation phonique et correction acoustique, alors que ces types d’isolation répondent à des besoins bien spécifiques. Quelles sont les différences entre l’isolation phonique et la correction acoustique ? Quelles sont les solutions concrètes pour profiter de ces deux types d’isolations dans la maison ? Décryptage dans l’article.
Isolation phonique, correction acoustique : quelles différences ?
Lorsque l’on parle d’isolation thermique, aucune méprise n’est possible. Il n’en est pas de même pour l’isolation phonique et la correction acoustique, qui, si elles sont toutes deux très importantes dans un bâtiment d’habitation, sont des notions un peu moins bien maîtrisées. Nos spécialistes vous guident afin que vous ne fassiez plus la confusion entre ces deux termes.
L’isolation phonique ou acoustique
Lorsque l’on parle d’isolation phonique (ou d’isolation acoustique !), cela correspond à une réduction du bruit en provenance de l’extérieur du logement ou au sein même du logement, entre les différentes pièces. On distingue deux grands types de bruits.
Les bruits aériens
Ce sont les bruits qui se transmettent par l’air : les nuisances générées par la circulation, les travaux, le trafic aérien, les éclats de voix, une télévision au volume un peu trop poussé…).
Les bruit solidiens
Ces bruits passent par la structure du bâtiment et ses matériaux. Ils peuvent être des bruits d’impacts (les pas, les chutes d’objets, l’eau d’une douche, une porte qui claque…) ou les bruits des équipements (canalisation, machine à laver en mode essorage…).
Une isolation phonique ou acoustique peu performante peut être la cause d’un manque de sommeil, générer du stress et même conduire dans certains cas à la dépression.
En France, la réglementation en la matière est régie par la NRA (Nouvelle réglementation Acoustique). Elle concerne les logements construits après 1996. Elle prévoit un isolement minimal aux bruits extérieurs au logement, et l’attestation acoustique validant le respect des normes de protection au bruit est obligatoire depuis 2012.
En cas de logement ancien, il faut savoir que depuis juillet 2017, toute rénovation impactant plus de 50% d’une façade suppose d’embarquer des travaux d’isolation thermique si ceux-ci sont possibles techniquement et dans le respect des contraintes architecturales locales : une bonne occasion d’y associer une isolation phonique.
En maison individuelle ou en appartement, il n’existe en revanche aucune exigence en matière d’isolation phonique entre les différentes pièces du logement puisqu’ aucune règle n’est posée quant à l’isolation des sols et des cloisons intérieures.
La correction acoustique
La correction acoustique permet quant à elle d’améliorer l’ambiance, la qualité sonore d’une pièce, en corrigeant notamment la réverbération des sons. C’est une notion à ne pas négliger lorsque l’on rénove son logement ou qu’on le meuble, car une pièce présentant une mauvaise acoustique - une salle à manger qui résonne beaucoup et amplifie les conversations par exemple - peut également être source d’inconfort, de fatigue et d’énervement.
Comment profiter d’un bon confort acoustique dans sa maison ?
Vous l’avez compris, l’isolation phonique et la correction acoustique sont toutes deux complémentaires et doivent être prises en considération dans votre projet de construction ou de rénovation. Quels sont les solutions à envisager et les moyens à mettre en place pour y parvenir ? Découvrez nos conseils.
Comment profiter d’une bonne isolation phonique chez soi ?
Pour profiter d’une bonne isolation phonique vis-à-vis des bruits extérieurs, il faut bien évidemment s’intéresser aux murs de façade – en les isolant par l’intérieur ou l’extérieur - mais pas seulement. En effet, vos fenêtres doivent également faire l’objet d’une attention particulière en étant notamment équipées de vitrages performants : il existe des vitrages dissymétriques, particulièrement étudiés pour réduire la transmission du bruit.
Pour les menuiseries les plus anciennes, la pose de joints d’étanchéité peut à la fois faire barrière aux infiltrations et lutter contre la nuisance sonore, mais si la fenêtre est en trop mauvais état, le plus efficace sera de la changer dans son intégralité.
En outre, les volets roulants assurent également une meilleure isolation phonique particulièrement de nuit... à condition de bien penser à isoler leur caisson si celui-ci se trouve à l’intérieur du logement.
Pour bénéficier d’une isolation phonique ou acoustique performante entre les différentes pièces du logement, on isolera les cloisons et les sols (ou les plafonds si l’on vit en appartement).
Pour l’isolation des cloisons, on privilégiera la mise en œuvre d’un isolant dense et fibreux (de type laine minérale ou laine de bois) intercalé entre deux parements rigides : ce système qui fonctionne selon le principe masse-ressort est efficace pour atténuer les vibrations, et donc les sons. On trouve principalement trois systèmes d’isolation phonique des murs et cloisons :
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La contre-cloison isolante : comme son nom l’indique, cette contre-cloison est directement posée sur la cloison existante afin de renforcer l’isolation acoustique de la pièce.
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L’isolant sur ossature : ce type de montage consiste à placer un isolant dans une ossature spécifiquement conçue positionnée sur la cloison, puis recouverte d’une plaque de plâtre.
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Le panneau sandwich : enfin, le panneau sandwich composé de plaques de plâtre isolantes assure lui aussi une réduction efficace des bruits aériens.
Pour réduire la transmission des bruits d’un étage à l’autre, il s’agira d’atténuer la propagation des vibrations venant des impacts sur le sol via la structure de la maison (le long des cloisons par exemple). Plusieurs techniques sont efficaces, comme la mise en place d’une chape flottante recouvrant un isolant phonique (laine de verre ou laine de roche), d’un revêtement de sol souple qui va mieux absorber les chocs, associé à une sous couche acoustique…
Dans tous les cas, il est essentiel que le nouveau sol soit correctement désolidarisée des murs par des bandes résilientes qui vont couper la propagation des vibrations : cela évitera que le son bloqué au sol ne prenne le chemin des murs et cloisons.
Comment profiter d’une bonne correction acoustique chez soi ?
En plus de l’isolation phonique, l’acoustique de votre maison doit également être prise en considération pour bénéficier d’un confort optimal. Afin d’éviter au maximum les résonnances et la réverbération des sons, plusieurs moyens peuvent être mis en place et certaines précautions méritent d’être observées. On pourra ainsi opter pour un plafond ou des panneaux muraux absorbants, des revêtements de sol qui amortissent les bruits tels que de la moquette ou du lino ainsi que des matériaux permettant une diminution du bruit tels que du velours ou du tissu épais. Des rideaux, des tapis ou encore des fauteuils peuvent ainsi amortir les bruits aériens. Notez par ailleurs que l’orientation de vos meubles et cloisons peuvent également jouer un rôle non négligeable dans la propagation du bruit dans votre intérieur car selon leur position, ils peuvent dévier le son.