Isolation phonique du logement
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Bien que vous ayez tout mis en œuvre pour faire de votre logement un espace de bien-être et de confort, vos efforts peuvent être réduits à néant par un seul facteur : le bruit. L’isolation phonique de votre habitat est donc un point à ne pas négliger, le bruit pouvant avoir des effets très importants sur votre santé. Une route particulièrement passante, une cour d’école ou un aéroport sont autant de facteurs de nuisances sonores pour lesquels des solutions relativement simples existent, et nécessitent plus ou moins de travaux. Quelles sont les différentes sources de bruits dans le logement et quel type d'isolation et d'isolant phonique privilégier pour y remédier, au cas par cas ? On fait le point.
Comprendre la pollution sonore
La circulation du bruit dans nos habitations est délicate à maîtriser, car il se propage à travers l’air, mais également à travers les matériaux de construction. Pour lutter efficacement contre ces nuisances sonores avec l'isolant phonique approprié, il faut tout d’abord identifier la provenance et le trajet de chaque bruit.
Identifier les nuisances sonores
Les bruits qui peuvent venir perturber notre quotidien se classent en deux grandes familles, en fonction de la façon dont ils se propagent.
Les bruits aériens
Ce sont les bruits venant de l’extérieur et émis par une source n’ayant aucun contact avec la structure construite : passants, animaux, bruits de circulation, travaux de voirie…. Ces bruits passent par vos murs, vos fenêtres ou par les entrées d’air parasites comme les gaines techniques, les défauts d’isolation ou les fissures.
Les bruits d’impacts
Les bruits d'impact sont dits « solidiens ». Ils ont pour origine une vibration ou un choc. Par exemple, les travaux dans l’appartement d’à côté, les pieds de chaises ou les talons des voisins du dessus, une porte qui claque, l’impact de la pluie sur un toit… Ils se transmettent via la structure ou les parois du bâtiment. Les vibrations passent par les tuyaux, les cloisons, les murs, les planchers…
On mesure le niveau sonore global du bruit en dB (décibels). L’échelle du bruit s’étend de 0 dB (seuil de l’audition) à 130 dB (sensation douloureuse). Par exemple :
- Une conversation menée à voix basse se situe autour de 30 dB.
- Un repas en famille autour des 50 dB, une soirée entre amis autour des 70 dB.
- Le bruit d’un avion au décollage est de 130 dB.
- Et pour un concert, le seuil plafond autorisé est de 102 dB.
On évalue à 35 dB le seuil de niveau sonore à partir duquel les troubles du sommeil apparaissent, et à partir de 55 dB celui où l’on rencontre des difficultés à communiquer.
Vers la recherche d’une solution pour réduire le bruit
Une fois que ces bruits et leurs sources sont identifiés, vous pouvez vous pencher sur les solutions et systèmes d'isolants phoniques disponibles.
En fonction des caractéristiques de votre logement et de la source du bruit, en fonction également du niveau de confort acoustique souhaité pièce par pièce, ces solutions vont de la simple correction acoustique (l’amélioration des caractéristiques acoustiques d’une pièce qui font que les sons se propagent de façon plus agréable) à l’isolation phonique (le fait de bloquer la transmission des bruits par la pose d'un isolant ayant de bonnes performances phoniques) des toiture, murs intérieurs et extérieurs, portes et fenêtres, plafonds et sols.
Les solutions d’isolation phonique et acoustique
Tout obstacle peut dévier tout ou partie du bruit et donc l’affaiblir. Ainsi une haie végétalisée ou un terre-plein pourront apporter un plus de confort, un peu comme les « Murs Anti-bruit » que l’on croise parfois sur les voies rapides en ville. Sur le même principe, il est possible d’installer des claustras dans votre jardin afin de limiter la propagation des bruits venant de l’extérieur.
Mais pour obtenir un réel gain de confort et plus de calme dans votre logement, ceci n’est généralement pas suffisant : il vous faudra vraisemblablement intervenir sur la maison elle-même. Améliorer l’isolation phonique de votre logement permettra d’apporter ce que l’on appelle un gain acoustique ou une réduction des décibels audibles par l’oreille.
Il est possible d’intervenir sur les plafonds, les murs et les cloisons avec un isolant minéral. En effet, ce dernier permet d’isoler non seulement au niveau thermique mais aussi au niveau acoustique : une opération deux en un.
Côté fenêtres, selon votre environnement, vous pouvez les remplacer par des modèles équipés d’un vitrage à performance d’isolation phonique, qui eux aussi amélioreront votre confort thermique par la même occasion. Pour peaufiner votre isolation acoustique, n’oubliez pas non plus de traiter les ponts phoniques (les jonctions entre murs, sols, plafonds, menuiseries…), calfeutrer vos tuyauteries ou de choisir un électroménager plus silencieux. Votre aménagement intérieur aura également un impact sur le phénomène de résonnance à l’intérieur d’une pièce et donc sur votre confort acoustique.
Isoler son logement des bruits de l’extérieur : les portes et fenêtres
Portes et fenêtres sont les premiers postes à considérer lorsque l’on souhaite atténuer les nuisances sonores provenant de l’extérieur du bâtiment. En effet, des menuiseries vieillissantes qui laissent passer - même légèrement - l’air vont de facto laisser passer le bruit et donc faire que la rue s’invite chez vous. Quant aux simples vitrages, ils ne sont pas efficaces contre la transmission des bruits.
Ainsi, si vous avez par exemple des fenêtres toujours munies de simple vitrage, n’importe quelle fenêtre double vitrage vous apportera un gain de confort considérable. Et si vous êtes dans un environnement particulièrement bruyant, sachez que vous pouvez opter pour des fenêtres avec vitrages à haute isolation phonique (asymétriques ou composés de verre feuilleté acoustique) en option, qui vous apporteront un gain acoustique de l’ordre de 30 à 40 dB.
Si vous avez des volets roulants avec coffrage, l’isolation des coffres à l’aide d’un isolant phonique (laine minérale) et la pose de joints silicones entre la plaque de fermeture et le plafond permettront également de réduire les bruits. Pour les portes extérieures enfin, différents niveaux d’isolation acoustique existent, les portes blindées et les portes en aluminium intégrant un isolant phonique dans l’âme de la menuiserie étant les plus performantes pour lutter contre la transmission sonore.
Atténuer les bruits de ventilation
Pour les maisons munies de VMC, et pour lesquelles des grilles d’aération sont nécessaires, sachez qu’il existe des entrées d’air acoustiques efficaces tant en termes de renouvellement de l’air que de réduction du bruit.
Atténuer les bruits d'impact sur la toiture
Pour la toiture et les combles aménagés, le bruit d’impact, notamment de la pluie, n’est pas à négliger. Si une isolation thermique est déjà présente, il est possible de renforcer l’isolation acoustique des rampants en doublant le placage existant de plaques de plâtres acoustiques. C’est surtout sur les fenêtres de toit qu’il faudra investir pour ne pas avoir de mauvaises surprises par gros temps. Ici également, les industriels proposent d’excellents produits.
L’isolation contre les bruits au niveau des murs
Pour bloquer la transmission des bruits au niveau des murs mitoyens et ainsi éviter d’avoir l’impression de vivre avec ses voisins, la meilleure solution est d’utiliser des isolants phoniques performants (la laine de verre par exemple), suffisamment épais, installés soit avec un système de doublage à base de plaques de plâtre vissées sur une ossature métallique, soit sous forme de doublage directement collé sur le mur. L’utilisation de plaque de plâtre à performance phonique permet en plus de maximiser l’isolation. Ces techniques classiques restent les plus efficaces, et permettent un gain acoustique d’environ 20 dB.
Niveau de bruit | Faible | Moyen | Fort |
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Solution recommandée |
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Gain acoustique ΔRA, sur voile béton de 16 cm | + 8 dB | + 14 dB | + 17 dB |
Epaisseur | 5 cm | 7,5 cm | 8,5 cm |
L’isolation contre les bruits au niveau des plafonds et planchers
Pour se préserver des bruits émanant de l’étage supérieur, la création d’un faux plafond peut se révéler nécessaire, toujours en intégrant un isolant phonique (minéral) dans un système de plaque de plâtre sur ossature métallique avec fixation anti-vibratile. Ce type de solution permet de gagner jusqu’à 25 dB. Certaines plaques spécialement conçues pour les plafonds offrent de surcroît un effet décoratif appréciable.
Une autre option consiste à améliorer l’isolation phonique du plancher de l’étage supérieur, en intercalant une sous-couche résiliente mince entre le plancher et le revêtement de sol, ou en optant pour un revêtement de sol souple qui amortira les chocs.
Que le plancher soit en bois ou en béton, le matériau lui-même ne suffit pas à atténuer les bruits, d’où qu’ils viennent. Ceux-ci se propagent à travers ces matériaux et il convient donc de les isoler. Selon la nature du plancher, bois ou béton, la technique pour l’isoler phoniquement sera cependant différente.
Isolation phonique d'un plancher en béton
Les travaux d’isolation phonique sont réalisés à l’aide de panneaux de laine minérale et d’une chape en béton. Cette technique d’isolation du sol, qui vise à réduire les bruits, est également compatible avec la réalisation d’un plancher chauffant. En présence d’un parquet posé sur lambourdes (poutrelles), l’isolant phonique peut être inséré entre ces dernières.
Isolation phonique d'un plancher en bois
L’isolant phonique est intégré à la structure du plancher, solution qui offre l’avantage d’être sans impact sur la hauteur sous plafond des combles. Pour les planchers dits légers, en revanche, une autre méthode d’isolation phonique des sols est à privilégier. Elle consiste à poser l’isolant sur le plancher et à le recouvrir d’une dalle résiliente.
Isolation phonique sous le plancher
Lorsque l’isolation acoustique d’un plancher en bois ou en béton par le dessus est, pour une raison ou une autre, impossible, la solution est d’isoler le plancher par le dessous. Un faux plafond composé d’un isolant phonique (une laine minérale) et de plaques de plâtre est ajouté dans les pièces situées sous le plancher.
S'isoler du bruit des équipements
Pour aller plus loin dans le confort acoustique intérieur et préserver les oreilles sensibles, il existe de nombreux autres points à traiter.
Ainsi il est possible d’isoler les canalisations d’évacuation en les abritant dans un coffrage acoustique. Une autre option intéressante en cas de rénovation lourde consiste à utiliser des tuyaux en fonte qui diminuent le bruit d’écoulement des eaux. En effet, grâce à leurs parois épaisses et denses, la performance acoustique des canalisations d’évacuations en fonte est garantie sans Avis Technique et sans ajout de pièces spécifiques.
De même, il n’est jamais agréable d’entendre le bruit des espaces d’aisance ou le bruit de l’extracteur d’air de la salle de bain lorsque l’on souhaite faire la grasse matinée. Il existe des réservoirs avec mécanisme silencieux, ou encore des aérateurs étudiés tout particulièrement pour les sommeils légers. Enfin, pour les logements munis de VMC, il est possible d’intercaler des pièges à son afin de limiter le bruit lié à l’aspiration des bouches d’extractions d’air.
Machine à laver, lave-vaisselle, réfrigérateur : des étiquettes indiquent le niveau sonore de chaque équipement. N’hésitez pas à investir dans des équipements performants pour limiter les nuisances sonores liés à votre électroménager. Bien souvent, les équipements les moins bruyants sont également les plus économes en énergie ! Sachez également qu’électroménager et cloison légère ne font pas bon ménage : il faut éviter de coller vos équipements à des cloisons trop légères. Certains équipements peuvent également être posés sur des plateaux antivibratoires.
Corriger l’acoustique des pièces
Vous en avez certainement déjà fait l’expérience, une pièce entièrement vide se caractérise par une forte résonance : avant de vous lancer dans des travaux visant à bénéficier d’une bonne isolation phonique à l’intérieur des pièces de votre logement, tentez dans un premier temps de réduire le volume sonore de vos activités en posant par exemple des tapis et des rideaux lourds, qui assourdissent les bruits émis.
La pièce ainsi habillée sera déjà moins bruyante. Si le confort obtenu n’est pas suffisant, vous pourrez passer à l’étape suivante : l’isolation phonique des cloisons.
Renforcer son intimité
On y pense moins souvent, mais l’on peut également avoir besoin d’une bulle de calme à l’intérieur de son propre logement. Notamment dans les grandes pièces de type salles à manger ou salons, où l’on voudrait pouvoir s’isoler pour lire dans un coin bibliothèque, ou créer un espace d’intimité pour recevoir sans pour autant casser l’impression de volume. Tout ceci est aujourd’hui rendu possible grâce aux verrières intégrables dans des cloisons ou sur châssis du sol au plafond.
Zoom sur l’isolation acoustique des cloisons existantes
Plusieurs solutions techniques d’isolation phonique des cloisons sont envisageables en fonction de la performance attendue.
La sous-couche acoustique
La première solution consiste à utiliser une sous-couche isolante phonique, qui sera mise en place avant la pose d’une plaque de plâtre sur la paroi existante, pour une épaisseur totale de 15mm. C’est le meilleur compromis performance/épaisseur. Cette solution est idéale dans le cadre de cloisons en briques, en carreaux de plâtre ou de cloisons alvéolaires.
La contre-cloison acoustique
Autre solution pour améliorer la performance acoustique des cloisons : apporter une contre-cloison qui sera une seconde peau à la cloison existante. Cela prend la forme d'un doublage sur ossature, avec l’installation de panneaux constitués de plaques de plâtre phoniques de 13 mm et d’une laine de verre de 20 mm d’épaisseur. Assurant un très faible encombrement au mur, cette solution est idéale dans les pièces de petites dimensions. Elle apporte une réduction des bruits très performante sur les parois creuses, par exemple celles en briques enduites. Enfin, elle trouve tout son intérêt dans les rénovations où il est nécessaire de créer une cavité pour passer également gaines techniques ou canalisation.
Comparatif des solutions
Niveau de bruit | Faible | Moyen | Fort |
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Solution recommandée |
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Gain accoustique ΔRA, sur supports |
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Epaisseur | 1,5 cm | 7 cm | 7,5 cm |