L’isolation des combles perdus expliquée en vidéo
Temps de lecture : 6 min
[Article mis à jour le 14 mars 2024]
Partie non habitable située juste sous la toiture, les combles perdus, lorsqu’ils ne sont pas isolés, peuvent être responsables de près d’un tiers des déperditions thermiques d’un bâtiment. Leur isolation permet donc de gagner en confort et de réaliser rapidement de conséquentes économies d’énergie, en améliorant considérablement l’efficacité thermique du logement. C’est une opération généralement rapidement amortie.
Plusieurs méthodes d’isolation des combles perdus existent, en fonction de la configuration de cet espace. Quelle technique privilégier dans votre cas ? Quels sont les points de vigilance lorsque vous faites réaliser l’isolation de vos combles perdus ? Combien cela coûte-t’il et quelles sont les aides auxquelles vous pouvez prétendre ? On fait le point, en vidéo et dans l’article.
Isoler ses combles perdus, pourquoi c’est une bonne idée ?
La chaleur monte, c’est bien connu ! Et ce phénomène physique, que l’on appelle convection naturelle, n’est pas sans conséquences pour votre porte-monnaie et votre confort. Des combles mal ou non isolés peuvent être responsables de 25 à 30% des déperditions thermiques de votre logement.
Les faire isoler vous permettra donc de réaliser de substantielles économies d’énergie, l’opération étant d’autant plus intéressante qu’il existe des aides financières pour alléger la facture de vos travaux, que nous vous détaillons un peu plus bas.
Enfin, faire isoler vos combles perdus améliorera également le confort acoustique des pièces situées sous ces derniers : vous ne serez plus gêné par le bruit de la pluie sur la toiture par exemple.
Trois excellentes raisons de ne pas délaisser cette zone de l’habitation qu’on a trop souvent tendance à oublier et de lui offrir une isolation performante, pour un confort accru dans les pièces situées en dessous, celles que vous habitez.
Combles perdus mal isolés : quels sont les signes qui doivent vous alerter ?
Vos combles perdus sont isolés mais vous ressentez un inconfort ou constatez une hausse de vos factures de chauffage ? C’est peut-être le signe que leur isolation n’est plus performante et qu’il faut la refaire.
Si vous avez accès à vos combles perdus, voici les signes qui doivent vous mettre la puce à l’oreille :
Un isolant humide, dû à une fuite en toiture ou à un excès de condensation induit par une mauvaise ventilation des combles. Il faudra bien évidement faire réparer la cause de cet excès d’humidité avant de refaire l’isolation de vos combles perdus.
Un isolant tassé : les isolants en vrac peuvent avoir tendance à se tasser dans le temps, ce qui vient amoindrir leur pouvoir isolant. L’épaisseur du matelas isolant de vos combles est inférieure à 15 cm ? C’est qu’il est temps de le renouveler…
Des rouleaux ou des panneaux qui présentent des vagues ou des discontinuités : ce phénomène témoigne d’une isolation mal réalisée, qui va générer des fuites d’air préjudiciables à la qualité de votre isolation.
Si vous n’avez pas accès à vos combles, vous pouvez solliciter les services d’un artisan spécialisé dans les travaux de rénovation énergétique, pour effectuer une évaluation ou un audit thermique de votre logement.
Isolation des combles perdus : quelle technique privilégier ?
Un comble perdu est un espace situé sous la toiture, dans lequel il n’est pas possible d’habiter en l’état. Il est parfois possible d’aménager ce comble pour y vivre, et dans ce cas, c’est une isolation des combles habités qu’il faudra mettre en œuvre. Dans le cas contraire, il existe 3 grandes techniques d’isolation des combles perdus : l’isolation à souffler, l’isolation à dérouler et l’isolation à épandre.
Pour choisir la technique la mieux adaptée à l’isolation du comble perdu, votre artisan étudiera :
sa facilité d’accès ;
le type de plancher, et plus particulièrement sa portance et la présence ou non de solives apparentes. Les solives apparentes sont ces pièces de charpente placées horizontalement en appui sur les murs ou les poutres qui forment un sol irrégulier ;
la facture de la charpente, fermette ou traditionnelle.
En fonction de ces trois critères, il privilégiera ensuite l’une des trois techniques d’isolation adaptées aux combles perdus.
L’isolation à dérouler ou à poser
Cette technique consiste à placer des couches d’isolant à dérouler ou des panneaux d’isolant sur le plancher du comble.
Pour renforcer l’isolation apportée par un matériau, il est possible de superposer les couches d’isolants. Dans ce cas, la seconde couche viendra se poser perpendiculairement à la première.
L’isolation à dérouler ou à poser est particulièrement recommandée pour les combles faciles d’accès, sans solives apparentes et dotés d’une charpente traditionnelle.
L’isolation à souffler
Cette technique consiste à souffler un isolant en vrac sur le plancher des combles à l’aide d’une machine qui se trouve à l’extérieur. Un agent au sol approvisionne de façon régulière la machine avec l’isolant qu’il décompacte au préalable, tandis qu’un second répartit l’isolant dans le comble à l’aide de la souffleuse, en un matelas régulier et suffisamment épais.
L’isolation à souffler répond aux contraintes des combles difficiles d’accès ou présentant des solives apparentes.
L’isolation du comble perdu par épandage
Petite sœur version manuelle de l’isolation à souffler, l’isolation par épandage consiste à répartir un isolant en vrac sur le plancher du comble à l’aide d’un râteau. Les sacs d’isolant sont donc transportés à l’étage avant d’être ouverts et utilisés.
Là encore, cette solution conviendra bien aux combles avec solives apparentes et à l’accès complexe.
De même, le choix de l’isolant qui sera mis en œuvre n’est pas anodin. Les isolants se caractérisent notamment par leur conductivité thermique, leur lambda : c’est ce coefficient qui va déterminer l’épaisseur d’isolant à mettre en œuvre pour atteindre une résistance thermique donnée.
Parmi les isolants plus répandus pour l’isolation de vos combles perdus, on peut citer la laine de verre, la laine de roche, la ouate de cellulose, la laine de bois, la fibre de bois, la laine de chanvre, les associations chanvre-coton-lin…
Isolation des combles perdus : combien ça coûte ?
Le prix d’une isolation de combles perdus dépend principalement de la solution d’isolation choisie, de la nature et de l’épaisseur de l’isolant mis en œuvre.
Des aides financières existent pour venir alléger le prix de vos travaux de rénovation énergétique qui sont à ce titre subventionnés :
MaPrimeRénov' Parcours Accompagné (pour les rénovations d'ampleur), pour les propriétaires isolant les combles d’un logement habité en résidence principale achevé depuis plus de 15 ans, accessible sous conditions de ressources.
Les CEE (certificats d'économies d'énergie), un dispositif accessible aux propriétaires et locataires de résidence principale et secondaire, sans conditions de ressource.
L'éco-prêt à taux zéro pour tous les ménages.
La TVA à 5,5 %, pour tous les ménages.
A titre d’exemple, pour l’isolation des combles perdus de 100 m² éligible aux aides financières, comptez en moyenne entre 3 300 € et 4 400 €.
Contrôler l’isolation de vos combles perdus : la checklist pour des travaux bien menés
Vous l’avez compris, la mise en œuvre d’une isolation performante dans les combles perdus est un moyen très efficace de conserver une température intérieure agréable en toutes saisons, tout en réalisant des économies d’énergie. Mais pour éviter durablement que le froid ou l’excès de chaleur ne s’infiltrent chez vous par la toiture, encore faut-il que cette isolation soit réalisée dans les règles de l’art... Pour vous assurer que vos combles perdus seront bien isolés, suivez notre checklist, étape par étape.
En préambule : les incontournables administratifs et techniques
👉 Une entreprise qualifiée et un devis conforme
Pour pouvoir prétendre aux aides financières dans le cadre de l’isolation de vos combles perdus, le premier point administratif à vérifier est que l’entreprise par laquelle vous passerez soit qualifiée RGE, et que son devis soit conforme.
Ce dernier doit notamment :
- comporter le numéro de certificat de la qualification RGE ;
- détailler la nature des travaux ;
- dissocier le coût de fourniture de la main d’œuvre ;
- préciser la résistance thermique des isolants mis en œuvre et leur numéro de certification ACERMI ;
- préciser la date de visite préalable, qui doit être antérieure à celle d’émission du devis.
👉 Une entreprise bien assurée et des travaux autorisés
Second point de vigilance : les assurances de votre artisan. La garantie décennale est incontournable pour vous couvrir en cas de malfaçons, une mauvaise pose de votre isolant pouvant induire des désordres assez sérieux.
Enfin, si vous êtes locataire, demandez l’autorisation écrite de votre propriétaire avant d’engager les travaux. Et si vos combles perdus appartiennent à une copropriété, rapprochez-vous de votre syndic.
#1/ Etat des lieux, diagnostic et faisabilité
Avant de vous lancer dans les travaux d’isolation de vos combles perdus, il est important de vous assurer que votre charpente est saine, et que votre toiture est bien étanche, qu’elle ne laisse pas l’eau s’infiltrer, et qu’elle est dotée d’un écran de sous-toiture HPV ou à défaut, d’une aération satisfaisante.
En cas de doute, n’hésitez pas à demander au professionnel de vérifier l’état de ces éléments et, le cas échéant, faites réaliser un audit plus poussé par un charpentier ou un couvreur.
Vous n’avez pas traité votre charpente contre les insectes grignoteurs de bois ? C’est le moment de le faire, cette opération préventive à renouveler tous les dix ans pouvant être moins aisée une fois l’isolation des combles effectuée.
Coté électricité, l’installation électrique ne devra en aucun cas être enfouie sous l’isolant : les réseaux posés sur plancher devront être déplacés pour rester accessibles, sur la charpente par exemple.
Si l’installation est aux normes et qu’il y a suffisamment de jeu dans le câblage, votre spécialiste de l’isolation pourra le cas échéant s’en charger.
Mais si l’installation n’est pas sécurisée (absence de gaine de protection autour des câbles électriques, dominos apparents…), vous devrez impérativement passer par la case électricien afin d’y remédier, toutes les connexions devant être bien isolées dans des gaines adéquates, rapport au risque d’incendie…
C’est également le moment de penser aux gaines d’un éventuel réseau VMC, qu’il est préférable d’installer avant la pose de l’isolant.
Dernier point, et non des moindres : en matière de travaux, chaque situation appelle une réponse sur-mesure, en fonction de l’existant.
Un artisan sérieux vous soumettra ses préconisations techniques et établira son devis d’isolation après une visite en bonne et due forme de vos combles, en fonction de leur accessibilité et de la solidité du plancher.
S’il n’a pas pris la peine de s’y rendre avant de vous faire une proposition, pensez sérieusement à changer d’artisan !
#2/ Les travaux préparatoires
Dans certain cas, il est nécessaire de retirer l’ancien isolant, ce que votre opérateur fera équipé d’un masque, de gants et d’une combinaison de protection, afin d’éviter tout risque sanitaire.
Dépose de l’ancien isolant, pose du nouveau : s’il passe par votre lieu de vie, pensez à bien aérer afin de vous préserver d’éventuelles particules de fibres, potentiellement irritantes pour les voies respiratoires. Vous pouvez demander à votre poseur d’installer un sas pour éviter d’avoir des poussières dans votre maison.
Avant d’entamer les travaux d’isolation, il est fortement conseillé d’aménager un chemin technique au sol et de garder la trappe d’accès au combles accessible en la rehaussant, afin que la maintenance ultérieure soit possible.
Le plancher doit également être parfaitement sec, et les combles, propres. Côté nettoyage, vérifiez avec votre artisan s’il prend cette opération en charge et si oui, faites-le inscrire dans votre devis.
Pour éviter les problèmes de condensation, s’assurer que l’isolant tiendra bien dans le temps et garantir la performance thermique de l’installation, la mise en place d’une étanchéité à l’air et à la vapeur d'eau efficace est cruciale. C’est là qu’intervient la membrane d’étanchéité, incontournable en construction neuve.
Dans le cas de combles dont le plancher ne supporte pas le poids d’un homme, elle sera posée entre la plaque de plâtre et l’isolant, la plaque de plâtre étant fixée par des fourrures et suspentes aux solives, recréant ainsi un plafond étanche à l’air, ce qui implique des travaux assez lourds…
Dans les autres cas, elle sera posée directement sur le plancher, avant la mise en œuvre de l’isolant. Si le plancher est perforé pour le passage de câbles ou de gaines, ceux-ci devront au préalable être étanchés à l’aide de joint mastic ou d’accessoires spécifiques.
La pose de cette membrane ne supporte pas l’approximation : les lés de membranes devront être soigneusement joints les uns aux autres au moyen d’un adhésif spécial, et les bordures de la membrane collées à l’ensemble des parois des combles, avec un mastic adapté.
En rénovation, si le plancher n’est pas porteur et que les plafonds sont parementés par un enduit plâtre ou des plaques de plâtre, avec des passages de câbles et gaines correctement étanchés, la pose d’une membrane d’étanchéité à l’air ne sera pas indispensable, du moment que la maison est bien ventilée.
#3/ La mise en œuvre de la techniques d’isolation des combles perdus
L’épandage (dont le soufflage est une variante) est une technique assez simple et rapide à mettre en œuvre. Elle n’entraîne pas de gaspillage du matériau isolant, contrairement à la pose de panneaux ou rouleaux qui peuvent générer des chutes lors des découpes. C’est l’une des techniques les moins coûteuses.
A contrario, l’isolation par panneaux ou rouleaux est plus pérenne qu’une isolation par épandage. Elle est aussi un peu plus onéreuse.
Mais comme nous l’avons vu plus haut, au-delà du prix et de la pérennité de l’isolation, le choix de telle ou telle technique dépendra essentiellement de la configuration de votre plancher (porteur ou non, avec ou sans solives apparentes) et de votre charpente. Vue d’ensemble du mode opératoire, en fonction de la technique choisie.
L’isolation par soufflage ou épandage
L’artisan RGE met en place des piges graduées (ou « réglettes ») qui permettent vérifier l’épaisseur de l’isolant soufflé dans les combles.
Pour bénéficier des aides financières, la résistance thermique doit être supérieure ou égale à 7m²K/W, ce qui correspond à une épaisseur minimale de 30 cm de soufflage d’un isolant standard. Il faut compter environ 4kg d’isolant par mètre carré afin d’obtenir l’épaisseur suffisante et donc la performance souhaitée.
L’isolation en rouleaux (ou en panneaux)
Le premier rouleau d’isolant doit être installé dans l’angle opposé à la trappe d’accès et appliqué contre les parois des combles. Si le rouleau n’a pas une longueur suffisante, il faudra ajouter un morceau découpé au préalable, et parfaitement dimensionné, de sorte à ne laisser aucun interstice et à ne pas comprimer l’isolant. De même, l’isolant devra être parfaitement ajusté le long des parois murales, et les nouveaux rouleaux placés jointivement aux autres. Dans le cas où deux couches d’isolant seraient posées, la seconde couche sera orientée perpendiculairement à la première, afin d'éviter les ponts thermiques.
#4/ Point de vigilance : la trappe d’accès aux combles
Une fois l’intégralité du plancher isolée, votre artisan va procéder à l’habillage de la trappe. L’objectif ? Limiter les fuites d’air et assurer un matelas isolant uniforme dans l’ensemble des combles.
Ceci peut être réalisé via la fixation d’un joint de caoutchouc en pourtour de la trappe existante, cette dernière sera alors habillée d’un panneau d’isolant. Autre option : son remplacement par une nouvelle trappe d’accès, isolée et étanche à l’air.
Dans cette zone, la résistance thermique devra respecter les mêmes critères que dans le reste des combles, soit R≥7m²K/W.
#5/ Dernière étape : la réception du chantier
Ca y est, c’est la fin du chantier : si les étapes ont été correctement suivies par votre artisan, vos combles sont bien isolés et vous commencez déjà à économiser sur vos factures !
Ne vous reste plus qu’à signer le Procès-Verbal de réception du chantier avec l’entreprise qui a réalisé les travaux. Ce document marque le transfert de propriété des travaux réalisés et enclenche la période de garantie de l’assurance décennale.
C’est un document neutre, signé en deux exemplaires : archivez le vôtre précieusement, avec la facture finale et les attestations d’assurance de votre artisan.
Vous voila bien préparé pour suivre votre chantier. Mais si la confiance n’exclut pas le contrôle, un excès de zèle pourrait s’avérer contre-productif pour votre sécurité et la qualité même du résultat… Le plus sûr et le plus simple pour un suivi serein est encore de vous coordonner avec votre artisan.