Rénovation de votre chalet : nos conseils pour vous lancer…tout schuss !
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Vous êtes l’heureux propriétaire d’un chalet mais ce dernier n’est plus tout à fait à votre goût ou mériterait une petite remise à neuf ? Rénover son chalet, c’est un beau projet… qui suppose toutefois de bien prendre en compte ses spécificités, car derrière l’image d’Epinal de la petite maison, là-haut, sur la montagne, se cache une grande diversité ! Des aspects réglementaires aux choix des équipements et matériaux, on vous livre tous nos conseils pour un chalet qui allie confort et charme, modernité et tradition… sans bien évidemment oublier les aspects pratiques et esthétiques !
Le chalet, une image d’Épinal aux réalités multiples
Avant de se lancer dans le vif du sujet, un petit détour par ce qui se cache derrière ce terme s’impose. A l’origine, un chalet désignait une cabane de berger utilisée pendant la période d’alpage du bétail. Aujourd’hui, on assimile la plupart des habitations traditionnelles de montagne à des chalets : corps de ferme et grange, greniers, demeures de notables… Cette image du chalet telle qu’on la représente sur les cartes postales a d’ailleurs été largement diffusée par le tourisme de montagne qui s’est développé au XIXe siècle.
Ce qui fait le charme d’un chalet de montagne, c’est qu’il s’inscrit dans le paysage, avec sa façade en bois ou en pierre, sa toiture deux pans peu inclinée, et des balcons accueillant de jolis garde-corps, généralement en bois. Toutefois, malgré les apparentes similitudes esthétiques, les chalets de montagne sont très différents d’une vallée à l’autre : autrefois, les maisons étaient construites avec les ressources disponibles localement, à moins d’une journée de marche.
Cette tradition des matériaux a été conservée jusqu’à aujourd’hui, et avec elle le cachet incomparable des villages de montagne et la perpétuation des savoir-faire artisanaux. Mais le respect des traditions a aussi pour conséquences d’observer des règles strictes quand on rénove son chalet aussi bien quant au choix des matériaux qu’à leur mise en œuvre. On retrouve ces règles dans les documents d’urbanisme de chaque localité, mais aussi dans les normes de construction, notamment pour la toiture et les fondations.
Avant toute opération de rénovation de votre chalet, la première des choses à faire sera donc de vous renseigner auprès des services d’urbanisme dont dépend votre chalet, afin de vérifier ce que vous avez le droit de réaliser – que ce soit pour votre façade ou votre toiture -, et les démarches administratives nécessaires.
Rénover un chalet oui… mais sans perdre ses qualités patrimoniales d’origine !
Rénover la façade
Selon les époques, les régions et les altitudes, les chalets peuvent être construits en pierre, en bois et parfois même en terre. A partir des années 50, les constructions en béton recouvertes d’un bardage en bois ou en revêtement pierre se sont généralisées, puis, à partir des années 90, le parpaing avec un habillage en pierre au rez-de-chaussée et en bardage bois sur les étages. Ceci étant dit, il n’est pas toujours évident de déterminer la composition exacte des murs. C’est pourtant une information cruciale, car selon les matériaux dont elle est constituée, on ne rénovera pas une façade de la même façon !
Ainsi, avant toute rénovation d’une façade, on ne saurait que trop vous recommander de faire appel à un artisan local qui saura déterminer avec vous les travaux à entreprendre.
Isoler les murs
Si vous entreprenez la rénovation de la façade de votre chalet, ce peut être l’occasion d’en profiter pour isoler les murs. Une opération intéressante, tant en termes de confort que d’un point de vue financier, les travaux de rénovation énergétique ouvrant souvent le droit à des aides financières non négligeables.
En cas de ravalement de plus de 50% de la façade, l’isolation des murs par l’extérieur pourra même être obligatoire, si le mode constructif de votre chalet, les contraintes architecturales et l’impact financier de tels travaux s’y prêtent. Au vu des spécificités des habitats de montagne, ce cas est assez rare, mais mieux vaut vérifier avant de vous lancer !
Petit tour d’horizon des possibilités qui s’offrent à vous selon le type de matériaux qui constitue vos murs.
Isolation des murs en béton et bois
ITE :
- Isolation sous bardage bois (180 à 250 € du m² selon le type de matériaux isolant)
- Isolation sous parement pierre (200 à 350 € du m² selon le type de matériaux isolant)
ITI :
- Isolant sous plaques de plâtre (80 à 110 € du m², incluant la membrane d’étanchéité à l’air)
- Isolant sous lambris bois (100 à 130 € du m² incluant la membrane d’étanchéité à l’air)
Points de vigilance : vérifier les contraintes d’urbanisme
Isolation des murs en pierre
ITE : solution non adaptée à la préservation de la valeur patrimoniale
ITI :
- Isolant sous plaques de plâtre (80 à 110 € du m², incluant la membrane d’étanchéité à l’air)
- Isolant sous lambris bois (100 à 130 € du m² incluant la membrane d’étanchéité à l’air)
Points de vigilance : utiliser des matériaux capables de gérer les transferts d’humidité
Isolation des murs en terre (Pisé, torchis)
ITE :
- Isolant entre ossature bois + enduit chaux (200 à 250 € du m²)
- Isolant entre ossature bois + bardage bois (300 à 350 € du m²)
ITI :
- Isolant sous plaques de plâtre (80 à 110 € du m², incluant la membrane d’étanchéité à l’air)
- Isolant sous lambris bois (100 à 130 € du m² incluant la membrane d’étanchéité à l’air)
Points de vigilance :
- Utiliser des matériaux capables de gérer les transferts d’humidité
- Vérifier les contraintes d’urbanisme
Isolation des murs en parpaing
ITE :
- Isolation sous bardage bois (180 à 250 € du m² selon le type de matériaux isolants)
- Isolation sous parement pierre (200 à 350 € du m² selon le type de matériaux isolants)
ITI :
- Isolant sous plaques de plâtre (80 à 110 € du m², incluant la membrane d’étanchéité à l’air)
- Isolant sous lambris bois (100 à 130 € du m² incluant la membrane d’étanchéité à l’air)
Points de vigilance : vérifier les contraintes d’urbanisme
Refaire la toiture
Rénover une toiture de montagne est loin d’être anodin : au-delà des nombreuses règles de sécurité à respecter, cette opération fait intervenir un savoir-faire hautement technique, et souvent spécifique au matériau utilisé. Les contraintes climatiques font porter des exigences spécifiques sur les toitures en montagne. Les charpentes et la couverture doivent être en mesure de supporter le poids de la neige, de résister au gel et au dégel et d’empêcher toute infiltration de neige ou d’eau en période de fonte.
Pour faire face à ces conditions extrêmes, les normes préconisent la mise en place d’une double toiture ventilée : la toiture intérieure est ainsi protégée des flux thermiques et des déformations dues aux variations de température et au poids de la neige, la toiture supérieure jouant quant à elle le rôle de porte-neige.
Bac acier, lauze, ardoise, tuile béton, bardeau de bois, tuile en terre cuite ou en ciment... Chaque matériau a des caractéristiques bien spécifiques en matière de capacité de portage, d’adaptation à la pente de toit, etc… Là encore, le type de matériaux de couverture est imposé par les règles d’urbanisme et par les contraintes techniques. Autre critère à connaitre, l’altitude : au-dessus de 900 mètres, l’utilisation de l’ardoise et la tuile est conditionnée à l’achat de matériaux NF montagne. Rapprochez-vous d’un professionnel local qui sera en mesure de vous apporter les bonnes solutions.
Côté chauffage : les solutions
Par facilité et par manque de réseau de distribution de gaz, mais également au regard de leur usage saisonnier, de nombreux chalets rénovés ou construits avant les années 2010 ont été équipés de systèmes au fioul ou de radiateurs électriques. Face au coût économique et environnemental de ces énergies, optimiser son système de chauffage est une très bonne idée… à concrétiser une fois que votre chalet est bien isolé ! Il y a alors deux possibilités : changer de système ou remplacer ses radiateurs…
Aujourd’hui, il existe des émetteurs électriques performants et esthétiques qui offrent un bon niveau de confort et permettent de chauffer de façon réactive et efficace : ainsi les panneaux rayonnants sont tout à fait adaptés à un usage saisonnier. Par contre, évitez la cheminée électrique, qui présente plus d’inconvénients que d’avantages à la fois sur le plan du confort et celui du porte-monnaie. Si vous le pouvez, préférez une vraie cheminée ou même un poêle à bois.
Solution qui permet d’utiliser une ressource renouvelable, souvent locale, et peu chère, le chauffage au bois est une option plutôt séduisante ! Attention néanmoins à vous équiper d’un appareil flamme verte et à utiliser du bois sec pour limiter les pollutions aux particules fines et préserver ainsi la qualité de votre air intérieur. Il vous faudra également prévoir l’approvisionnement et le stockage des buches ou des granulés…
Enfin, le solaire thermique peut également s’avérer intéressant. Cette technologie est bien adaptée aux résidences secondaires, car elle permet de garder l’habitation hors gel tout l’hiver sans entretien et sans risque… à condition de bénéficier d’une exposition au soleil tout l’hiver et de positionner les capteurs de façon à limiter leur enneigement !
Passons en revue les avantages et inconvénients des différents systèmes de chaleur pour un chalet de montagne.
Le poêle à bois
Type de chauffage : appoint ou central
Présence d’un réseau hydraulique : non
Coût (fourniture et Main d’œuvre TTC) :
- Appoint : de 3 500 à 5 000 €
- Central : ajouter 1 000 à 2 000 €
- Peu encombrant,
- Simple à installer (pour l’appoint),
- Eligible aux aides financières.
- Travaux pouvant être lourds pour chauffer l’ensemble de la maison (mise en place de répartiteurs de chaleur),
- Approvisionnement et stockage des combustibles.
La cheminée bois avec insert
Type de chauffage : appoint ou central
Présence d’un réseau hydraulique : non
Coût (fourniture et Main d’œuvre TTC) :
- Entre 3 500 et 4 500 €
- Central : ajouter 1 000 à 2 000 €
- Idéal si préexistence d’une cheminée,
- Eligible aux aides financières.
- Travaux pouvant être lourds pour chauffer l’ensemble de la maison (mise en place de répartiteurs de chaleur),
- Approvisionnement et stockage des combustibles.
La chaudière bois
Type de chauffage : central
Présence d’un réseau hydraulique : oui
Coût (fourniture et Main d’œuvre TTC) : entre 17 000 et 21 000 €
- Facile à réguler (si chaudière à granulés),
- Chauffage homogène adapté à tout type d’émetteurs (radiateurs, plancher chauffant, ventilo-convecteurs),
- Eligible aux aides financières.
- Coût d’achat et d’installation élevés,
- Système encombrant (chaudière + réserve de bois),
- Approvisionnement et stockage des combustibles,
- Nécessité de disposer ou de mettre en œuvre un réseau hydraulique et des radiateurs.
Le système solaire combiné
Type de chauffage : appoint et hors gel
Présence d’un réseau hydraulique : oui
Coût (fourniture et Main d’œuvre TTC) : Entre 11 000 et 20 000 €
- Solution idéale pour conserver hors gel les résidences secondaires sans dépenser d’énergie,
- Eligible aux aides financières.
- Nécessite une exposition au soleil toute l’année,
- Suppose un mode de chauffage complémentaire.
Le panneau électrique rayonnant
Type de chauffage : central
Présence d’un réseau hydraulique : non
Coût (fourniture et Main d’œuvre TTC) : Entre 200 et 500 € pour une surface de 20 m²
- Monte rapidement en température,
- Facile à réguler et à programmer,
- Facile à installer,
- Très pratique pour une résidence secondaire.
- Consommation d’énergie non renouvelable,
- Non éligible aux aides financières (la prime coup de pouce chauffage pour l'installation d’un radiateur performant a été arrêtée le 30 juin 2021 ).
Des idées pour faire de votre chalet un cocon convivial…
Du bois… ou pas !
Lorsque l’on imagine l’intérieur d’un chalet, on pense tout de suite au bois et à son coté chaleureux.
Marque de fabrique du chalet de montagne, le bois présente cette capacité physique à se réchauffer rapidement en surface en absorbant peu de chaleur et procure cette sensation de confort douillet qui s’accorde à merveille avec l’ambiance hivernale.
Aux murs et aux plafonds, le bois nécessite peu d’entretien. Si vous avez du lambris en bois massif brut, il est recommandé de surtout ne rien faire pour garder son aspect naturel, qui se patine élégamment en vieillissant.
Mais au sol, c’est un matériau exigeant, qui s’entretient avec soin ! Pour résister aux marques du temps, les planchers apprécieront d’être vitrifiés, surtout dans les pièces très fréquentées. Cette vitrification protègera pour une quinzaine d’année votre parquet de l’usure et en facilitera grandement l’entretien, point non négligeable pour les retours de pistes…
La vitrification offre aussi la possibilité de jouer avec les couleurs, pour une touche personnalisée et moderne.
Pierre et carrelage
En matière de revêtement de sol, la pierre a aussi des atouts à défendre : durable et noble, elle apportera un cachet indéniable, plein d’authenticité, à votre intérieur.
Granit, marbre, ardoise ou pierre calcaire, vous avez l’embarras du choix !
Certaines pierres nécessiteront cependant d’être traitées pour résister à l’eau et aux taches, et d’être câlinées avec des produits nettoyants non acides…
Quant au carrelage, c’est une sérieuse option qui combine facilité d’entretien – un point non négligeable, vous l’aurez compris – et très large gamme de choix !
Ouvrir le bâtiment sur le paysage
La montagne appelle à la contemplation...
Pour s’offrir le plus beau des tableaux du monde, rien de tel que d’ouvrir les murs et plus encore les pignons de toiture.
Vous sublimerez votre charpente en l’inscrivant dans le paysage.
La cheminée, invitée de marque du chalet
Encore du bois… pour se chauffer cette fois ! Quoi de plus agréable de regarder un feu de cheminée quand il neige au dehors ?...
Toutefois, si vous voulez profiter autant de la chaleur que de la beauté du feu, vous avez tout intérêt à fermer le foyer de votre cheminée avec un insert.
Vous éviterez par la même occasion de respirer les particules fines liés à la combustion des bûches.
Le poêle : convivialité, chaleur et personnalité !
Autre solution d’appoint pour bénéficier du chauffage au bois si vous n’avez pas la possibilité d’installer une cheminée : le poêle. Du plus rustique au plus moderne, le poêle se décline dans une large gamme de choix …
A vous les soirées au coin du feu, la touche déco et la chaleur en plus !
Bien-être et volupté
Après une journée de ski, on apprécie la chaleur et la douceur du chalet, et on a envie de se délasser. Installer un jacuzzi ou un sauna vous titille, mais vous êtes un peu freiné par leur gourmandise en électricité ?
Sachez que vous pouvez profiter de la volupté de ces équipements sans vous sentir coupable de nuire à l’environnement !
Si en général, les jacuzzis et saunas fonctionnent à l’électricité, vous pouvez opter pour une solution plus écologique et plus typique : le hot tub, ou jacuzzi norvégien, où l’eau est chauffée au feu de bois. Comptez 2 000€ à 6 000 €, selon la taille et les finitions.
Et pour le sauna, les poêles à bois spécial sauna sont très accessibles (à partir de 300 €).
Profitez des bienfaits de l’eau de montagne !
On se fait de l’eau de montagne une image de grande pureté, mais il faut savoir que sa qualité est variable selon les lieux et les saisons.
Des contrôles sont effectués régulièrement par les distributeurs d’eau potable et vous pouvez d’ailleurs avoir une idée de la qualité de l’eau de la commune sur cette carte interactive.
Si votre eau présente une pollution notable, mieux vaut installer une solution de traitement de l’eau. Et même si la qualité de l’eau est bonne au moment du relevé, les fortes variations de débit d’eau au moment des fontes de neige peuvent la rendre impure : il est donc recommandé d’installer des systèmes de filtrations pour ne garder que le meilleur de la montagne.
Du fait de composition des sols et des montagnes, le calcaire se fait un peu trop présent dans l’eau de certaines vallées. S’il n’est pas identifié comme un facteur de risque pour la santé, il peut, en grande quantité, devenir une source d’inconfort notable. C’est en outre l’ennemi n°1 de vos réseaux et équipements d’eau chaude sanitaire.
Pour s’en protéger, il est fortement conseillé d’installer un adoucisseur d’eau pour préserver vos équipements (mais uniquement sur le réseau d’eau chaude et avec le réglage adapté, l’eau trop douce ayant une fâcheuse tendance à grignoter les canalisations et n’étant pas très adaptée à l’usage alimentaire…), ou un osmoseur, qui purifiera l’eau que vous buvez.